Il n’y a malheureusement pas de livre aussi étoffé que
« La Route des Champions » de Léandre Normand pour relater l’histoire
du Tour de l’Abitibi de 1988 à aujourd’hui. Par contre, M. Normand continue de
compiler les résultats du Tour et les a regroupés en 2008 pour le 40e
anniversaire du Tour dans un recueil couvrant jusqu’à 2007. La mémoire
collective du Tour aide aussi à se rappeler des grands événements dons le Tour
a été témoin et qui sont par ailleurs résumés sur le site web officiel du Tour
(http://tourabitibi.qc.ca). Reprenons
donc notre épopée que nous avions précédemment laissée en 1987…
En 1988, le Tour continue d’élargir ses horizons en accueillant
sa première équipe originaire d’Europe de l’Est, la Tchécoslovaquie. Rappelons
que le mur de Berlin est tombé en 1989, même année où la Tchécoslovaquie sera
redevenue officiellement indépendante de l’URSS. Le pays sera dissout en 1993.
Le Tour profitera donc en avance de la disparition du rideau de fer. Bobby
Julich, future étoile du cyclisme américain, remporte le classement général
pour la première de deux années de domination, principalement à cause de ses
habiletés en contre-la-montre.
Bobby Julich |
C’est en 1989 que le tracé du Tour, en forme de polygone
d’une ville à l’autre, change pour adopter le concept « d’étoile »,
où chaque étape se termine dans la ville-hôtesse, ce qui facilite grandement la
logistique du transport. Ce concept est encore appliqué aujourd’hui. Bobby
Julich devance le français Stéphane Heulot au classement général final.
J’avais mentionné dans l’article précédent qu’une femme
avait participé au Tour une seule fois, en 1977. Et bien c’était faux. En 1990,
l’équipe nationale féminine du Canada participe au Tour. Un club de l’URSS est
au départ pour la première fois, autre signe que les temps changent en Europe de
l’est. Le québécois Peter Wedge remporte le Tour.
Neuf pays sont représentés pour la première fois en 1991 (Belgique,
France, Lithuanie, Yougoslavie, Allemagne, Nouvelle-Zélande, Hollande,
États-Unis et Canada). Il s’agira de l’édition la plus rapide du Tour avec une
moyenne horaire de près de 46 km/h! Le québécois Steve Rover, coureur dominant
au niveau provincial, remporte deux étapes et le classement aux points (maillot
orange).
Steve Rover |
En 1992, une équipe de Cuba est au départ du Tour, de même
que l’équipe nationale d’Australie. L’Ukraine fait aussi son arrivée au Tour.
Il est important de mentionner que la région compte de nombreux immigrants
ukrainiens venus travailler dans les mines d’or et de cuivre de l’Abitibi dans
les années 1930 et 1940. Le canadien Roland Green, futur champion du monde de
vélo de montagne, remporte le Tour. Un certain Michael Barry est aussi au
départ.
Michael Barry |
Une formation d’Amérique du Sud prend le départ du Tour de
l’Abitibi pour la première fois en 1993, l’Argentine. Encore neuf équipes
nationales sont de la partie, dont la Moldavie et la Biélorussie.
En 1994, le Tour de l’Abitibi fait partie de la Coupe du
Monde pour juniors et en est la seule étape nord-américaine, un prélude à la
Coupe des Nations des années 2000. Le québécois Guillaume Belzile remporte le
classement général devant de puissantes formations comme la Russie, la
Nouvelle-Zélande et la Hollande.
En 1995, un cycliste d’élite laisse sa marque sur le Tour en
terminant 2e du classement général et en remportant deux étapes, le
russe Denis Menchov, qui remporte d’ailleurs en échappée l’étape
Rouyn-Noranda-Val-d’Or.
Denis Menchov |
Un contre-la-montre par équipes entre Rouyn-Noranda et
Virginiatown est organisé en 1996 et il s’agit de la première présence en
Ontario pour le Tour de l’Abitibi.
Les États-Unis dominent le Tour en 1997 en raflant le podium
final avec la victoire de Josh Thornton, suivi de David Zabriskie et Phil Zajicek,
trois futurs professionnels. Josh Thornton remporte trois étapes et le
prologue. Pourtant, Zabriskie et Zajicek connaitront des carrières plus en vue
que Thornton, qui court aujourd’hui en cyclocross après avoir pris une pause du
cyclisme pour prendre soin de sa famille.
L'original Dave Zabriskie |
En 1998, Sylvain Richard, actuel responsable du chronométrage sur le Tour, participe pour la deuxième fois. Il terminera 99e à plus de35 minutes du vainqueur après de nombreuses crevaisons, chutes et incidents mécaniques. Il remporte alors le Prix du Courage!
En 1999, le Japon participe pour la première fois au Tour. Cette
équipe laissera sa marque sur le Tour au fil des ans, pas seulement pour ses
exploits sportifs, mais aussi par son respect, sa gentillesse et ses
présentations des coureurs flamboyantes! C’est aussi la première présence de
l’Afrique du Sud et de la populaire équipe américaine Hot Tubes. L’américain
Rashaan Bahati (Hot Tubes) remporte les deux critériums au programme. Il
deviendra un féroce spécialiste de cette discipline aux États-Unis. Le
québécois Dominique Rollin termine 4e du général dans le plus long
Tour de l’histoire, 648 km.
Rahsaan Bahati, spécialiste des critériums |
Le canadien Peter Mazur, courant sous le maillot américain
Hot Tubes, remporte le Tour 2000 et deviendra champion de la Coupe du Monde
pour juniors et champion du monde junior de contre-la-montre. Rashaan Bahati
remporte encore deux étapes et s’empare du maillot orange final.
Un total de dix équipes nationales participent au Tour de
l’Abitibi 2001, un record (Afrique du Sud, Allemagne, Danemark, France,
Hollande, Italie, Japon, Mexique, Slovénie, Suisse). Le peloton compte les
futurs professionnels Tom Veelers et Matti Breschel. Le niveau relevé du
peloton relègue le premier canadien à la 26e place au classement
général final (Jean-Sébastien Maheux), même
si l’ontarien Ryan Roth remporte une étape.
Le futur sprinteur étoile américain Tyler Farrar remporte le
Tour de l’Abitibi 2002, en l’emportant surtout lors du contre-la-montre individuel
avec départ sous terre à la Cité de L’Or.
Tyler Farrar et saluant son ami décédé Wouter Weylandt |
À sa deuxième participation au Tour de l’Abitibi en 2005,
David Veilleux remporte le classement général. Il fait maintenant partie de l’équipe
professionnelle Europcar.
David Veilleux, au centre, remporte le maillot brun |
En 2007, une autre future étoile s’illustre au Tour,
l’américain Taylor Phinney qui remporte le classement général final. Il est le
fils de Davis Phinney et de Connie Carpenter, deux parents ayant laissé leur
marque dans l’histoire du cyclisme américain. Génétique parfaite? Ce pourrait
être semblable avec le couple Steffi Graf-Andre Agassi!
La Coupe des Nations est organisée en 2008 pour la première
fois en Abitibi afin de célébrer le 40e anniversaire du Tour. Plutôt
que d’organiser un seul Tour de l’Abitibi-Coupe des Nations, deux courses
séparées sont organisées sur une période de deux semaines! Le jeune sprinteur
français Arnaud Démare se distingue particulièrement. C’est aussi en 2008 que
le film-documentaire « Le Tour des rêves » est tourné.
Arnaud Démare |
En 2011, après 14 ans avec Val-d’Or comme ville-hôtesse, le
Tour de l’Abitibi se rend à Amos. Le retrait de Val-d’Or a bien failli mettre
un terme à l’aventure du Tour, repris in extremis par Amos et Rouyn-Noranda.
En 2012, les contraintes organisationnelles et sportives
imposées par l’UCI pour la Coupe des Nations rendent cette appellation peu
attrayante pour les organisateurs. Le Tour de l’Abitibi devient donc une
compétition de sanction internationale de niveau 2.1 pour juniors. Rouyn-Noranda accueille le Tour pour la
première fois depuis 1996. On verra bien quels seront les faits saillants de
cette 44e édition…
Unfortunately, no book relating the last 24
years of the Tour de l’Abibiti has been published, such as Léandre Normand’s « La
Route des Champions », which concerns the first 20 editions of the race. However,
Mr. Normand has compiled all results until 2007 and put them together for the
40th anniversary edition of 2008. The Tour’s website also helped put
together the following history of the Tour (http://tourabitibi.qc.ca).
Let’s jump in where we left our first part in 2007…
The Tour’s internationality continues to grow
in 1988 when the first team from eastern Europe takes part in the race, Tchekoslovakia.
The Berlin wall is about to fall in 1989, and Tchekoslavakia will gain a real independence
from the USSR in 1989, before the country disappears in 1993. The Tour takes
advantage of the new opportunities east of the iron curtain. Future American cycling
star Bobby Julich wins the Tour, mostly using his time trialing skills.
Bobby Julich |
The Tour’s traditional polygonal, city-to-city
course changes to a star-pattern course in 1989. Each stage finish is in the
same city, which simplifies transportation and logistics a lot. The concept is
still in use today. Bobby Julich wins again in front of Frenchman Stéphane
Heulot.
I did write in the previous message that only
one woman ever participated in the Tour. Well, that was wrong! In 1990, the
women’s Canadian national team takes part in the Tour. A team from the USSR is
also part of the field, another sign that eastern Europe is opening up.
Quebecer Peter Wedge wins the overall classification.
Nine countries participate in the Tour for the
first time in 1991 (Belgium, France, Lithuania, Yugoslavia, Germany,
New-Zealand, Holland, USA and Canada). 1991 will be the fastest Tour ever with
an average speed close to 46 km/h. Quebec’s junior superstar Steve Rover wins
two stages and the points classification (orange jersey).
Steve Rover |
In 1992, teams from Cuba and Australia participate
for the first time. Ukraine is also on the start line. Of general interest, it
is worth mentioning that many Ukrainian immigrants settled down in Abitibi in
the 1930s and 1940s to work in the underground gold and copper mines. Canadian
Roland Green wins the Tour. He will become a mountain bike champion world
champion. Future pro rider Michael Barry is also part of the 1992 edition.
Michael Barry |
South America is part of the Tour for the first
time in 1993 with Argentina. Nine international teams are on the start line,
including Moldavia and Byelorussia.
The Tour is part of the World Cup for juniors
in 1994. It is the only North American race to be part of the cup. Quebec rider
Guillaume Belzile wins the overall classification in front of cycling
powerhouses such as Russia, New-Zealand and Holland.
1995 is of particular interest because a future
cycling superstar leaves a permanent impression in Abitibi. Russian Denis
Menchov wins two stages, including an impressive breakaway win between
Rouyn-Noranda and Val-d’Or.
Denis Menchov |
The team time trial ends in Virginiatown,
Ontario, for the first time in 1996.
The USA dominates the Tour (again!) in 1997
with a podium sweep. Josh Thornton 1st, Dave Zabriskie 2nd,
and Phil Zajicek 3rd, all future pro riders. Zabriskie and Zajicek
will pursue successful pro careers, while Thornton takes a pause from cycling
to raise his family before returning as a cyclocross racer.
The ever-funny and original Dave Zabriskie |
In 1998, Sylvain Richard wins the courage award after finishing 99th, more than 35 minutes behind the overall winner. His misfortunes are numerous and include mechanicals, crashes and punctures. He is the actual timekeeper of the Tour de l’Abitibi. You might meet him at the finish line!
Japan participates in the Tour for the first
time in 1999. This team will always leave a deep impression on the Tour with
their kindness, respect, sportsmanship and colourful rider’s presentations! South
Africa also participates for the first time, as is the case for the popular Hot
Tubes club. American Rahsaan Bahati wins both criteriums. He will become a
fearless crit specialist in the USA. Quebec’s Dominique Rollin finishes 4th
of the overall classification in the longest Tour in history, 648 km.
Rahsaan Bahati, crit specialist |
Canadian Peter Mazur, riding for American Hot
Tubes team, wins the Tour in 2000, before wiinnin both the junior’s World Cup
and the junior’s time trial world championship. Rahsaan Bahati wins two stages
again and the orange jersey.
A record ten national teams take part in the
2001 Tour de l’Abitibi (South Africa, Germany, Denmark, France, Holland, Italy,
Japan, Mexico, Slovenia, Switzerland). Fuure pro riders Tom Veelers and Matti
Breschel are in the peloton. The very competitive field relegates the first Canadian
rider to the 26th spot in the overall classification. Ontarian Ryan
Roth wins a stage to save the day for Canada.
Futur superstar sprinter Tyler Farrar wins the
2002 Tour de l’Abitibi by crushing the opposition in the individual time trial,
which starts underground in a the Cité de l’Or, a former gold mine.
Tyler Farrar salutes his late friend Wouter Weylandt |
The largest field ever starts the Tour in 2003:
29 teams and 170 riders.
In its second try at the Tour, Quebec’s David
Veilleux wins the general classification in 2005. He is actually riding for pro
team Europcar.
David Veilleux, middle, wearing the brown jersey |
Colombia comes to Abitibi in 2006, despite a
total lack of mountains in the area! They will be back in 2012.
Antoher future star shines in 2007: American
Taylor Phinney wins the Tour. He is the son of Davis Phinney and Connie
Carpenter, two former elite cyclists. Perfect genes? Maybe. It could also be the case for the offspring of Steffi Graf and Andre
Agassi, but that’s another story!
The Tour is the sole North American race of the
Junior’s Nation’S Cup for the first time in 2008. Instead of organizing a
unique Nation’s Cup-Tour de l’Abitibi race, organizers put together two races
over two consecutive weeks! Young sprinter Arnaud Demare shines. The movie “Le
Tour des rêves” is shot during the 2008 edition.
Arnaud Démare |
From 2009 to 2011, the UCI authorizes the
combination of the Nation’s Cup and the Tour de l’Abitibi into one single race
lasting six days.
In 2011, after 14 years using Val-d’Or as
hosting city, the Tour moves to Amos. The Tour is saved at the last minute by
Amos and Rouyn-Noranda after Val-d’Or retired from the organization.
In 2012, rules and regulations imposed by the
UCI to organize a Nation’s Cup event grow too heavy and the Tour is now an
international 2.1-rated event for juniors. Rouyn-Noranda hosts the Tour for the
first time since 1996. We’ll see what happens and who shines during this 44th
edition…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire