Bienvenue sur mon blogue du Tour de l'Abitibi. Je suis impliqué depuis 2008 ans dans l'organisation du Tour et je suis opérateur radio-tour durant les courses. J'espère pouvoir vous informer sur le déroulement des étapes, sur les faits intéressants à relater et sur mes impressions de la course et de tout ce qui l'entoure. Étant assis dans la première voiture derrière le peloton, je suis généralement au fait de tout ce qui se passe durant les étapes. J'écrirai donc ici dans les jours précédent le Tour de l'Abitibi et durant toute la semaine que dure le Tour.

Welcome to my blog featuring the Tour de l'Abitibi. I have been involved with the Tour's organisation since 2008 and am the radio-tour operator. I hope to inform readers on the racing during the different stages, on interesting facts during the race and on my general impressions on the Tour an everything that revolves around it. I will therefore start writing on this blog during the few days before the Tour and for the entire week that the Tour lasts for.



mardi 30 juin 2015

Le Guide off-Technique chapitre 5 - les traditions / The Atechnical Guide part 5 - traditions

 Le Tour de l’Abitibi en sera à sa 47e édition cette année. Au fil du temps, certaines habitudes sont devenues des traditions. Elles n’ont pas toutes lieu à chaque année, mais en voici quelques exemples qui vous permettront de vous préparer convenablement pour votre participation au Tour.

Le Tour commence avec la présentation des coureurs, sur la scène principale. C’est l’occasion ou jamais d’impressionner la foule. Les japonais sont passés maîtres dans l’art de se faire remarquer par leurs costumes ou en lançant des objets traditionnels à la foule. Oserez-vous les imiter?
Trop sérieux!
La première étape est généralement nerveuse. Évitez-donc la traditionnelle chute massive de début de course cette année, on s’en passerait! Dans la lignée des chutes, nous serions aussi heureux d’une édition sans incident voiture-cycliste qui, étonnamment, est souvent plus attribuable à l’inattention du cycliste que de celle du chauffeur! Ça coûte cher remplacer une lunette arrière…

Le pipi en roulant est passé d’une exception à une normalité au fil des années. Peut-être les juniors boivent-ils plus qu’avant? Bref, toutes les techniques sont bonnes évacuer le trop plein de liquide sur le vélo, de l’arrêt complet, au zig-zag à une main sur le guidon et l’autre ailleurs, à la poussette du ou des coéquipiers! Une autre technique à éliminer serait le pipi trop nerveux qui sort par le chamois… Dégueu. Et faites-ça du côté vers où le vent souffle, ça évitera à notre voiture de commissaire chef de se faire trop arroser…

Beau travail d'équipe!
Étrangement, une voiture d’équipe est généralement victime d’un farceur à chaque année. Papier de toilette, relettrage humoristique, emballage cellophane ou vol d’enjoliveur, de bien bizarres de choses se passent la nuit dans le stationnement! Le coupable demeure inconnu à ce jour!
Oh Canada!
Des traditions gastronomiques sont aussi à l’honneur en Abitibi. L’équipe médicale apporte habituellement du poulet frit Kentucky au départ de l’étape de Preissac. Pourquoi? Personne ne sait. Ça fait sans doute un « fond » dans l’estomac avant une longue étape sur route… Le départ de l’étape de Malartic est quant à lui le lieu par excellence pour engloutir quelques hot-dogs sur BBQ, gracieuseté de la mine locale. Même les coureurs en profitent parfois. On s’entend que si un coureur est prêt à bouffer un hot-dog avant une course, il peut bien boire l’eau locale aussi! Finalement, on essaie toujours de trouver une bonne grosse poutine à la dernière étape pour faire goûter à notre commissaire chef, surtout s’il ou elle est d’origine européenne!

Miammmmm!
Bon nombre de traditions sont aussi nées au salon VIP. Aller au VIP est en soi une tradition, même si la journée de travail se termine à 23h et que les yeux ferment tout seul! Tout ce stress doit être évacué avant d’aller au lit, alors un tour au VIP est fortement recommandé. La soirée karaoke du VIP revient à chaque année et prive parfois l’étape du lendemain d’un radio-tour convenable! Le drink du Tour change d’année en année, mais il y a eu une belle évolution entre le stinger d’il y a 5 ans et le gin-and-tonic de 2014. Ça tombe moins sur le cœur!

Certains événements peuvent aussi revenir à l’occasion et on se demande si ce ne sont pas des traditions en devenir. Exemple : des visas refusés, des vélos qui sont retenus à la douane, une équipe qui arrive sans maillots, un commissaire qui frappe un chevreuil en route pour le Tour, un coureur qui se perd pendant le contre-la-montre, une voiture d’équipe qui doit faire le plein pendant une étape… Tout cela est bel et bien déjà arrivé et nous tairons les noms de certaines personnes impliquées. Elles se reconnaîtront! Que nous réserve 2015 comme nouveauté? À suivre!

The Tour de l’Abitibi is in its 47th running. Over the years, a number of traditions established themselves. They don’t all occur every year, but here are a few examples of what to expect in order to perfect your preparation for the Tour.

The Tour always starts with the teams presentation. This is the perfect occasion to win over the crowd. The Japanese are masters at this with their flamboyant costumes and by throwing Japan-themed objects in the crowd. Who will imitate them this year?

Way too serious!
The first stage is generally hectic. Please try to avoid the traditional pile-up a few kilometers from the start! We could also do without a car-cyclist crash this year, which is surprisingly usually due to the rider’s inattention instead of the driver’s. Replacing a back window is darn expensive…

Peeing while riding (racing!) went from an anomaly a few years ago to being the norm. I guess juniors drink more nowadays. A number of styles emerged to get rid of excess fluids, from the complete stop, to the zig-zagging one-hand-on-the-bar-the-other-elsewhere to the helpful teammate(s) pushing their peeing mate. The piss-through-your-chamois technique should be banned. Disgusting. And please do it downwind. That way the chief commissaire’s car will stay dry.

Good teamwork!
Strangely enough, one team car every year falls victim to a prank. Toilet paper wrapping, humoristic re-lettering, shrink wrapping, hubcap thieves… Stuff does happen overnight in parking lot. The culprit is still unidentified!

Oh Canada!
Food is a big tradition at the Tour de l’Abitibi. The medical team usually brings KFC to the start of the stage in Preissac. We still don’t know why. Maybe it is to hold it down before a long stage on the road? At the start of the Malartic stage, the local mine offers barbequed hot-dogs to the crowd, staff and even to some riders. If a rider is willing to risk a hot dog before race, I guess drinking local water is okay too! Finally, we always try to find a great big poutine for the chief commissaire before the last stage. It is a lasting impression for Europeans, to say the least!

Yummy...
A great deal of traditions was also born at the VIP room. Going to the VIP is a tradition itself, even if the day’s work ends at 11pm. All that stress needs a cure (no, not cowbell…) and a stint at the VIP room is recommended. Karaoke night is always a hit and sometimes makes the following day’s radio-tour less talkative. The Tour’s yearly drink morphed from a "stinger" 5 years ago to last year’s G-and-T. Much easier to digest!

Some events occurring at the Tour are strange enough that we wonder if they are not traditions-in-the-making. Examples: Visa requests being turned down, bikes being stuck at customs, a team showing up without their jerseys, a commissaire that hits a deer on its way to Abitibi, a rider getting lost during the ITT, a team car stopping for gas during a stage… It all happened here and we will keep the names of the people involved secret. They know who they are! What’s in store for 2015? To be continued!

mercredi 24 juin 2015

Le Guide off-Technique chapitre 4 - Le Routard valdorien / The Atechnical Guide part 4 - Lonely Planet Val-d'Or

Le Guide Technique officiel est utile pour prendre connaissance de toutes les informations de course et des règles de séjour pendant le Tour de l’Abitibi. Oui, il existe des règlements de séjour puisque les équipes sont hébergées dans un lieu que l’on appelle « la centrale » et qui est en fait une école secondaire où une classe avec matelas au sol, draps et oreillers est attribuée à chaque équipe. Les équipes se douchent, préparent les vélos et mangent aussi à la cafétéria de l’école. Nous verrons donc aujourd’hui certaines caractéristiques du séjour typique à la centrale et nous ajouterons, tel un guide du routard, les meilleures adresses de Val-d’Or selon les besoins à combler!

Si vous n’avez jamais mis les pieds à la centrale, imaginez un instant un lieu commun où 160 cyclistes de 16 à 18 ans s’entassent, en plus de 60 à 80 accompagnateurs et de dizaines de bénévoles de l’organisation… La centrale est une fourmilière quasi en action 24 heures sur 24, un joyeux mélange d’odeur de transpiration, d’organisateurs qui courent à gauche et à droite (et qui transpirent aussi), de sons de vélos en roue libre qu’on apporte dans les classes, d’effluves de repas exotiques et d’une variété de langues parlées rarement entendues en Abitibi. C'est un chaos organisé qui dure 6 ou 7 jours et qui devient une deuxième maison pour bien des bénévoles. Pour un membre de l’organisation, c’est autant stimulant qu’épuisant. On y côtoie toutes sortes de gens qui ont la même passion, on y fait des rencontres fabuleuses et on y tisse des liens qui durent bien plus qu’un seul Tour de l’Abitibi. On y dort aussi très peu, pour plusieurs raisons (nous y reviendrons probablement dans un chapitre subséquent). Nos yeux rendent généralement les armes le dimanche soir à force d’être cernés, mais l’action non-stop de la centrale nous donne la satisfaction d’avoir trimé dur pour faire vivre un événement aussi important que le Tour de l’Abitibi.

L'école Le Carrefour de Val-d'Or.
L’accueil, l’accréditation, l’hébergement, la cafétéria, la permanence de l’organisation, la direction technique, le service médical, le transport, la logistique, la salle de presse, la salle des commissaires, le salon des athlètes, tout, tout, tout est à la centrale. Même le gala des mérites y a lieu. N’oublions pas non plus le refuge ultime à la fin d’une longue journée de travail : le salon VIP (comme je disais précédemment, nous y reviendrons dans un chapitre subséquent). Si vous cherchez quelqu’un ou quelque chose, vous n’avez qu’à demander au premier membre de l’organisation que vous verrez. Nous sommes là pour vous aider! Et s’il est tard dans la soirée, le meilleur endroit pour trouver des ressources est encore une fois le salon VIP…

Si c'était bon pour Jacques Anquetil, c'est surement bon pour les bénévoles!
La centrale s’adapte aussi aux changements technologiques. Au fil des ans, nous avons vu disparaître la file pour la cabine téléphonique. Exit les cartes d’appel international aussi! Par contre, on trébuche maintenant sur nombre de jeunes affalés en plein corridor les yeux rivés sur un téléphone mobile ou une tablette. Autre temps, autre mœurs…

Une fois la centrale apprivoisée, vous voudrez sûrement vous aventurer dans Val-d’Or afin de profiter du meilleur de ce que la ville peut vous offrir ou pour satisfaire un besoin de dernière minute ou une fringale. Place à la section tourisme : les bonnes adresses!

·         Commençons par les pièces de vélo : Boutique Ski Vélo Plein-Air pour un service « standard » et une bonne sélection de pièces, d’accessoires et de vêtements et Vélo Cyclo Pro pour faire remonter une roue, pour un service « alternatif » et si entendre du heavy-metal à 10h le matin ne vous dérange pas! Attitude garantie et bordel charmant!

·         Autre essentiel du cyclisme : le café! Balthazar Café sur la 3e Avenue et A.L. Van Houtte pour les puristes de l’expresso. Sinon, le bon vieux Timmy Ho’ (Tim Horton’s) pour du café-filtre à haut taux d’octane.

·         Un autre bénéfice du vélo : pouvoir manger de la crème glacée! Celle de Choco-Mango à la goyave est semble-t-il exceptionnelle. Sinon, deux traditionnels bars laitiers sont situés à chaque extrémité de la ville.

·         Pour les accompagnateurs qui veulent prendre un verre en ville : ouf, vous avez le choix! 46 bars pour 35,000 habitants… J’ai un faible pour la microbrasserie Le Prospecteur, déformation professionnelle oblige! Sinon, l’Entracte pour les 5 à 7 branchés. L’Avantage ou Le Prospecteur pour la terrasse. Pour la meilleure sélection de bières de microbrasserie du Québec, passez ramasser une caisse mélangée au Monde Selon Manu tout près de la ligne d’arrivée.

·         Pour un sandwich sur le pouce : encore une fois Balthazar Café, la Sandwicherie ou bien le grill mexicain Habaneros, tous situés à proximité de la ligne d’arrivée.

·         Pour voir le demi-tour du contre-la-montre individuel d’un point de vue inusité : la Tour Rotary. Vous verrez en prime certains lacs du coin, la mine Goldex, la mine Canadian Malartic, la Cité de l’Or et des épinettes noirs à perte de vue!

·         Pour voir les cyclistes les plus fringants attaquer ou les plus fatigués abdiquer lors des arrivées en ville, ce sera dans la côte de la 1ere Avenue et de la rue Lévis.

·         Pour un virage spectaculaire, ce sera sans aucun doute le coin Ukraine/2e Avenue, en légère descente. S’il pleut, les lignes du passage clouté pourraient jouer des tours à certains…

·         Pour voir une mine : La Cité de l’Or qui offre une visite souterraine, ou alors arrêtez-vous l’entrée Est de la ville où vous pouvez admirer un gros trou. Lors de l’étape de Malartic, vous pourrez admirer un encore plus gros trou!

·         Pour de la course à pied en sentier ou du vélo de montagne : les sentiers de la forêt récréative de Val-d’Or. Un superbe endroit avec du singletrack de haute qualité! Il y a même un parc avec des installations pour faire du fitness et gonfler ces bras atrophiés de cycliste!

Autrement, pour toutes vos autres interrogations, demandez à un membre de l’organisation ou tentez votre chance avec l’homme de la rue. L’aventure ne fait que commencer!

Ruée vers l'ouest (du Québec!)

The official Technical Guide includes all race-related information and a section on accommodation rules. We do include such rules at the Tour de l'Abitibi because each team is issued a classroom in a high school (the headquarters) where they sleep on mattresses disposed on the floor. Teams also shower at the school, prepare bikes and eat at the cafeteria. Today, we’ll review a few features about a typical stay at the headquarters, and we’ll add a few tips on the best spots in Val-d’Or for various needs, just like a short Lonely Planet guide.

If you’ve never set foot in the headquarters, picture a site where 160 sixteen to eighteen year-old cyclists hang around, along with 60 to 80 staff members plus tens of volunteers… The headquarters are a maelstrom running 24 hours! It’s a mix of perspiration odour, organizing committee members running around (and sweating too), of sounds of freewheeling bikes being brought to classrooms, of a variety of foreign languages being spoken rarely heard in Abitibi, sometimes peppered with exotic meals odours. The organized chaos lasts for 6 to 7 days and becomes a second house for quite a few volunteers. For the organizing committee, it is as stimulating as it can be tiring! We meet new people that share the same passion and create new friendships that will outlast a single Tour de l’Abitibi. We don’t sleep much for many reasons (we’ll come back to that in a future chapter), but spending a week at the headquarters is also part of our reward as we can realize why we are doing it instead of just being on vacation, like normal people do during our short summer…

The Carrefour high school
Services for greeting teams, for accommodation, the cafeteria, the organization’s office, the technical direction’s office, the medical team, transportation, logistics, the press room, the commissaires’ room, the athletes’ room, everything is at the headquarters. Even the awards ceremony takes place at the headquarters. Let’s not forget the sanctuary after a hard day’s work: the VIP room (but I already mentioned that we’d come back to that in the future). If you are looking for someone, something or information, just ask the first member of the organizing committee you come across. We’re there to help! And if it’s late in the evening, again, head to the VIP room…

If it was good enough for Jacques Anquetil, it's surely good enough for volunteers!
In recent years, the headquarters evolved along with technology. The line of people waiting for the phone booth disappeared. Also gone are the international calling cards! However, we can now stumble over youngsters lying in the hallways glued to their mobile phones and tablets. Keep your eyes down when walking around! Cause the times, they are a-changin’…

Once you’ve mastered the headquarters, you will surely want to discover Val-d’Or a bit. It might to find a last-minute item for the race or to grab a bite to eat, so let’s move to the Lonely Planet Val-d’Or part of this post.

·         Starting with bike shops, two options: Boutique Ski Velo Plein-Air for a nice selection of parts, accessories, clothes, and a “standard” service. Velo Cyclo Pro to get a wheel rebuilt, for an “alternative” type of service and if listening to heavy metal in the morning does not scare you off. Guaranteed attitude and a charming mess!

·         Another cycling essential: coffee! Balthazar Cafe and A.L. Van Houtte for espresso aficionados. Otherwise, good old Timmy Ho’ (Tim Horton’s) for high-octane traditional coffee.

·         Another benefit of cycling is to indulge in ice cream without guilt: Choco-Mango’s guava variety is apparently to die for. A traditional ice cream parlor is located at each end of town too.

·         For a drink between staff members: well, take your pick. Val-d’Or has about 46 bars and pubs for 35,000 citizens! As a geologist, I am naturally attracted by Le Prospecteur microbrewery. Otherwise, a safe bet for happy hour is l’Entracte and the patio is nice at both l’Avantage and Le Prospecteur. To grab a mixed pack of Quebec’s finest craft beers, stop at Le Monde Selon Manu, right by the finish line.

·         For a quick sandwich: again Balthazar Café, la Sandwicherie or our Mexican grill: Habaneros, all close to the finish line.

·         To watch the ITT’s u-turn from a different point of view, climb up the Rotary Tower. You will also be able to see local lakes, the Goldex mine, the Canadian Malartic mine, the Cite de l’Or, and endless black spruce-covered land.

·         The best spot in town to witness attacks by the strongest riders or the weakest getting dropped, walk to the 1st Avenue or Levis street, where going uphill will hurt lap after lap.

·         The most spectacular corner on the circuit will undoubtedly be the slightly downhill Ukraine St/2nd Avenue corner. If it rains, the pedestrian crossing’s lines may take a few riders off-guard.

·         To visit a mine: the Cite de l’Or offers an underground tour. Or just stop by the city’s eastern entrance, where you can observe a big hole in the ground. When in Malartic for stage 4, you can look at an even bigger hole in the ground!

·         For runners and mountain bikers alike, the recreational forest has excellent trails and singletrack. There is even fitness apparatus outside the main building to get those tiny cyclist’s arms beefed up a bit.

Otherwise, if you are looking for something else, just ask a volunteer or the first person you’ll meet on the sidewalk, and let the adventure begin!

Heading west (western Quebec that is).

mercredi 17 juin 2015

Le Guide off-Technique chapitre 3 - la météo / The Atechnical Guide part 3 - weather

Le fait que le cyclisme sur route se pratique à l’extérieur contribue à en faire un des sports les plus exigeants. Les conditions météorologiques sont variables, la température peut induire l’hypothermie ou le coup de chaleur, le vent peut être un allié ou un ennemi et les précipitations peuvent compliquer la visibilité, le contrôle du vélo ou encore accentuer les conséquences du froid. Nous profiterons donc de cette tribune pour discuter du sujet favori des québécois : la météo!

Côté météo en Abitibi, tout est possible. Rappelez-vous de ça! Oui, la course se déroule fin juillet, au zénith de l’été « normal », qui n’a de normal que les températures moyennes publiées par Environnement Canada. Disons que la moyenne dans ce cas-ci reflète plutôt le point milieu entre certains extrêmes.

Un peu de tout!
Le climat d’Abitibi est de type « continental tempéré froid », généralement plus sec et froid que celui des régions peuplées le long du fleuve St-Laurent ou des Grands Lacs. Du point de vue des précipitations, bien que les étés et hivers soient qualifiés de « secs », les journées de pluie, les averses ou les orages peuvent survenir à n’importe quelle période de l’été ou de la journée. L’imper doit rester sous la main au cas où.

Une bonne ondée comme on dit!

Ça m'apparaît étanche. Verra-t-on ce look sur le Tour cette année?
Là où on en voit de toutes les couleurs (littéralement), c’est au niveau de la température. Il est plus que probable que, si vous prenez la route 117 à partir de Montréal pour venir à Val-d’Or, vous deviez augmenter graduellement le chauffage dans votre véhicule à mesure que vous approchez de l’Abitibi, surtout le soir! Par contre, les journées de canicules sont tout aussi possibles, avec 30°C, du soleil et un peu d’humidité pour augmenter la sensation de chaleur. Nous passons régulièrement d’une journée à 25-27°C à une nuit à 5°C et un petit matin frisquet. Les anciens vous parleront d’un spectacle du 1er juillet (fête du Canada) à Val-d’Or où April Wine jouait sous les flocons de neige… La beauté, c’est qu’il n’y avait pas de mouches noires ou de moustiques (voir chapitre 1)!

Il peut faire chaud...

Ou froid! Les Tour de l'Abitibi 1979 et 1980 auront peut-être aidé Andy Hampsten à gagner le Giro 1988 sur les pentes légendaires du Gavia.
Bref, apportez des vêtements pour toutes les températures. On a déjà vu des cyclistes s’échanger leurs gants, leurs genouillères ou pire encore pour un contre-la-montre matinal! Pour les accompagnateurs, les gants et la tuque pourraient décidemment servir. À chaque année, on aperçoit le matin quelques membres d’équipes habituées à des climats plus favorables à la vie humaine sortir d’un pas gaillard de la centrale pour figer sur place, retrousser les orteils dans les sandales et faire demi-tour immédiatement pour aller vérifier s’ils ne rêvaient pas! « Il ne faisait pas 27°C hier soir quand je suis allé au lit? » Welcome to Abitibi! Tout est possible je vous dis!

Certains facteurs de type « wildcard » peuvent aussi venir troubler la course. Rappelez-vous 2010 quand, sous une pluie fine, le peloton s’est mis à tomber de tous les côtés et les coureurs à glisser anormalement sur l’asphalte! Une vraie patinoire. Pendant ce temps, le leader du classement général Lachlan Morton tentait de faire comprendre aux commissaires par signaux que quelque chose clochait (avec un accent australien, donc incompréhensible). Le coupable était stationné quelques kilomètres plus loin : un semi-remorque avait explosé un turbo et avait disséminé son huile sur la chaussée sur une distance de plusieurs kilomètres! Nos jeunes pouvaient bien avoir l’air de manquer de talent!

Ça ressemblait à ceci.
D’origine naturelle ou aidé par une cause anthropique, le climat peut bel et bien influencer la course. Préparez-vous à toute éventualité et ça se passera bien. Sinon on vous enverra au Tigre Géant vous acheter une petite laine.

Road cycling is by definition performed outside. This fact contributes to make cycling one of the toughest sports. Weather conditions are highly variable and temperature can induce effects ranging from hypothermia to heat strokes. Wind can be an ally or an enemy, and rain, hail or snow can mess up visibility, hamper bike control or enhance the effect of coldness. This part of the Atechnical Guide will focus on Quebec’s favorite subject: weather!

Weather-wise, always remember that everything is possible in Abitibi. Despite happening in late July during the height of the summer season, normal summer temperature in Abitibi is in fact the middle point between two extremes compiled by the Canadian weather service.

A bit of everything.
The Abitibi “enjoys” a continental cold-temperate climate. It is generally drier and colder than highly populated areas along the St-Lawrence River or the Great Lakes. In terms of precipitations, even if being called “dry”, the Abitibian summer has its share of rainy days, showers or thunderstorms, which can happen at any time of day. Keep the rain gear handy…

A strong shower!

Looks waterproof to me. Who is game enough to sport this look this year?
Temperature swings can be wild. If you drive north from Montreal on highway 117, it is highly probable that you will gradually turn the heat dial towards “red” as you are approaching Abitibi, especially in the evening. However, extreme heat is also possible in the day time, with 85°F and humidity. Often, temperature will drop from a heavenly 80°C in the daytime to a meagre 40°F overnight. It makes for chilly mornings. Elders will remember an outdoor show for Canada Day (July 1st) where April Wine was playing under the snow… The beauty of this is that it was a black fly and mosquito-free evening (see part1)!

It can be warm...

Or cold! Maybe the 1979 and 1980 Tour de l'Abitibi helped Andy Hampsten conquer the 1988 Giro on the legendary slopes of the Gavia.
In essence, bring clothes for every temperature. We have seen riders trade their gloves, knee warmers or even worst on a chilly time trial morning! For staff members, a winter hat and gloves could be useful indeed. Every year, we witness members of teams from parts of the world where temperature is more adequate for human life get out of the headquarters in the morning, stop right in their tracks, curl up their toes in their flip-flops and turn around to hastily get back inside to check if they are not dreaming! “Wasn’t it 80°F yesterday night when I went to bed?” Yup, welcome to Abitibi! Everything is possible I told you!

Other outside factors can pair up with the weather to interfere with the race. Some will remember 2010 when the entire peloton started sliding around abnormally as if asphalt had lost its abrasive properties! Sure, there was a light rain, but the GC leader, Lachlan Morton, was gesticulating towards the head commissaire’s car trying to explain what was wrong (with a thick Australian accent, so no one understood). The culprit was a few clicks down the road: a semi-truck had blown a turbo and sprinkled its oil on the pavement for kilometers. No wonder why the riders had lost any bike handling skills!

It looked like this...
So, either totally of natural origin or helped by man-made machines, the weather will influence the race. Prepare for anything and you should be fine. Otherwise, we will send you to the Giant Tiger where you may find classy warm clothes!

jeudi 11 juin 2015

Le Guide off-Technique, chapitre 2 – les routes d'Abitibi / The Atechnical Guide part 2: Abitibi roads

Si vous êtes cycliste ou accompagnateur, une des premières observations que vous ferez lors de votre arrivée en Abitibi concernera les routes. La course se déroulant sur les routes publiques de l’Abitibi, il est donc naturel d’en faire une brève évaluation en préparation pour la compétition. Je vous propose donc un survol de nos routes, étant moi-même cycliste et ayant parcouru à vélo des dizaines de milliers de kilomètres en Abitibi.

Tout d’abord, évaluons la distribution spatiale. Premièrement, comme le Tour de l’Abitibi se limite aux routes pavées, nous pouvons donc exclure la majorité des chemins forestiers et des rangs de colonisation (laissons Paris-Roubaix aux français et les chemins gravelés cahoteux aux vététistes, vous verrez plus loin que ça va brasser au niveau du guidon et des foufounes quand même). Déjà que la région n’est pas très densément peuplée, cela laisse une variété de parcours possibles assez limitée. Deuxièmement, ajoutez la contrainte des parcours « en étoile » avec retour à la ville hôtesse à presque chaque jour et il ne reste plus beaucoup d’options disponibles. Ceux qui viennent depuis plusieurs années verront donc les mêmes routes, quoique nous essayons de varier un peu pour les étapes se déroulant hors-ville hôtesse, mais ça implique de plus longs déplacements en véhicule avant et après l’étape. Donc avouez que c’est assez prévisible comme parcours. Officiellement, nous laissons planer le mystère chaque année pour dévoiler en grande pompe les parcours lors d’une conférence de presse. Les journalistes n’y voient que du feu ou collaborent à l’illusion de surprise!

C'est pas mal toutes les routes pavées autour de Val-d'Or...
Autre constat à faire lors de votre arrivée en Abitibi : le relief. Ou plutôt le manque de relief. L’Abitibi tire sa topographie de la géologie qui l’a rendue célèbre pour ses mines, soit des roches archéennes vieilles d’environ 2.7 milliards d’années. Ceci implique donc 2.7 milliards d’années d’érosion, que ce soit par l’eau, le vent ou les glaciers. Ça fait beaucoup de rabotage et d’usure! On ne parle pas de plaines saskatchewanaises, il y a quelques bosses ici et là, mais gageons que les colombiens et les européens vont chercher les vraies montagnes et c’est pourquoi ils envoient généralement les plus forts rouleurs et non les micro-grimpeurs. Notre maillot à pois célèbre donc le meilleur « sprinteur de côtes » et non le meilleur « grimpeur », ce qui serait une véritable imposture étant donné nos modestes bosses. Pas besoin de braquets de montagne  non plus. Des plateaux 52x39 et une cassette 11 vitesses 14-24 « straight block » feront l’affaire, si une 14-24 existe…

Relief abitibien.
Le manque de relief permet aussi de construire des routes là où on le désire, sans avoir à éviter des obstacles autres que les lacs et rivières. La colonisation de l’Abitibi est récente (voir chapitre 1). Elle était relativement bien organisée et supervisée en bonne partie par le clergé, outre quelques irréductibles villages dignes d’Astérix tels que l’ancienne agglomération de Roc d’Or, aussi connue sous le nom évocateur de Putainville! Cette organisation a donc donné lieu à des routes qui séparent les rangs et les lots agricoles octroyés aux colons. Elles peuvent être droites, très droites et sur de longues distances! Bonne chance aux échappées pour que le peloton les perde de vue… Le Tour de l’Abitibi compense le manque de relief par les distances parcourues.


Les arpenteurs ont fait du bon travail.
Finalement, une dernière caractéristique routière importante dans une course cycliste est l’état de la surface pavée. C’est ici que ça devient moins reluisant. Disons qu’il y a eu négligence sur l’entretien ou la qualité des fondations des routes durant de nombreuses années et que nous en payons maintenant le prix. Si vous arrivez au Québec par la route de l’Ontario, du Vermont ou de l’état de New-York, vous comprendrez en traversant la frontière. Augmentez le volume de la radio pour couvrir le bruit de roulement et demeurez attentif afin d’éviter les nombreux trous! Les nids de poule et les fissures sont légion. Un effort est fait à chaque année pour boucher les pires précipices sur les parcours des différentes étapes, mais il en restera toujours bien quelques-uns. Un maire a même récemment fait une sortie publique dénonçant l’état de la route de responsabilité provinciale passant dans sa ville. Il juge l’état dangereux même pour les motos! Et nous, on envoie des cyclistes sur des pneus de 23mm de largeur affronter cette route avec une épaisse armure de lycra! Mais ne vous en faites pas, il n’y a jamais de chutes au Tour de l’Abitibi… Sélectionnez tout de même votre matériel en conséquence. N’apportez pas de vélo de cyclo-cross, un vélo régulier avec pneus de 23 ou 25 mm fera l’affaire, mais des fois j’ai un peu peur quand je vois des coureurs s’aligner au départ avec des roues à $5,000 la paire, genre Madfiber ou un autre truc exotique et fragile. Papa doit être riche! Chaque année, nous traversons aussi au moins une zone de construction routière avec surface variable (asphalte « râpée », terre battue ou gravier compacté). Ça met du piquant et comme il n’y a pas d’autre route, on fonce!

Banzaï!
J’espère que cette section du Guide vous aura éclairé sur les routes de l’Abitibi qui vous attendent. Vous ne trouverez pas cette information sur les cartes du Guide Technique officiel. Ride on!


A rider or staff member coming to the Tur de l’Abitibi will inevitably observe the roads when he or she gets here. Since a bike race takes place on public roads, it is therefore a top priority to evaluate the roads before the competition starts. I suggest we review together a few important points about roads in Abitibi. Being a cyclist myself, I road tens of thousands of kilometers on these roads and know a thing or two about them.

First, let’s take a look at the spatial distribution of the roads. Since the Tour only uses paved roads, we automatically eliminate all logging roads and gravel range lines (let’s leave Paris-Roubaix to the French and bumpy gravel roads to mountain bikers, you’ll figure out later that hands and butts will be shaken anyways). Add to this the fact that Abitibi has a small population with few cities, course variety takes a hit. Plus, the concept of a central host-city with most stages leading back to the same place almost every day makes it ever more predictable. We try every year to add variety by including one stage completely outside of the host city, but it automatically implies longer travel times. So, if you take a look at the map, it is fairly easy to predict the possible courses. Every year, we try to keep quiet about the scheduled stages until a press conference where the journalists play their part and look surprised!

That's pretty much our paved roads inventory.

Another interesting feature to observe when arriving in Abitibi is the topography, or the lack of it. Abitibi was made famous by its mines, which are hosted by 2.7 billion years old Archean rocks. This also implies 2.7 billion years of erosion by way of water, wind or glaciers. That’s a lot of sanding and flattening! It’s not Saskatchewan-flat, we have small hills here and there, but Colombians and Europeans usually fail at finding a decent mountain, and that is why they usually send their best rouleurs and not their tiny spider-monkey-like climbers. We do hand a polka-dot jersey, but it is awarded to the best “hill sprinter” and not the best “climber” because it would be an insult to climbers… No need for mountain gears either. Standard 52x39 chainrings and an 11-speed 14-24 straight-block cassette will do, if only a 14-24 cassette existed…

Typical topography.

The lack of topography allows for roads to be put anywhere without having to go around obstacles other than lakes or big rivers. Since Abitibi is a young region (see part 1), development was relatively organized and was supervised by the catholic church, aside from a few decadent villages such as Roc d’Or, aka “Putainville”, which translates literally to the lovely name of Whoretown. The organized development led to roads dividing agricultural and logging lots. Roads are therefore often very, very straight and can be that way for long, long distances. Good luck for breakaways to get out of sight of the peloton… The Tour de l’Abitibi compensates the lack of topography by the distance covered.

Surveyors did a great job!
One last important feature about roads used in a bike race is the quality of the pavement. This is where it becomes a problem. Let’s just say that maintenance was neglected for a number of years and that the road base may have been of less-than-superior quality. Cross the border from Ontario, Vermont or New York into Quebec and you will understand. You will need to turn up the radio volume to cover the road noise and stay focused to avoid driving into gigantic potholes! Cracks and potholes are found about everywhere in Abitibi. We try to fix the worst cracks and fill the deepest holes, but some bad pavement will still be part of the race. One mayor recently went out to the newspapers about the provincial road crossing his town. He said it was even unsafe for motorcycles; imagine Tour de l’Abitibi cyclists on 23mm tires and their thick lycra armor! Don’t worry, there are no crashes at the Tour… But do select your gear accordingly. A cyclo-cross bike is definitely not necessary. A regular bike with 23 or 25mm tires will do fine, but I sometimes fear for a daddy’s wallet when I see a rider with super lightweight $5,000 exotic wheels like Madfiber or else on the start line! Oh, and every year we have to cross a section of roadwork with scraped asphalt, dirt or compacted gravel. Since there is no other road option, we just plow through it.

Banzai!
I hope this part of the Guide will help you prepare for the race. You won’t find this looking at maps in the official Technical Guide. Ride on!

samedi 6 juin 2015

Le Guide off-Technique, chapitre 1 / The Atechnical Guide, part 1

À l’aube du prochain Tour de l’Abitibi, j’ai pensé qu’il serait utile pour nos visiteurs d’en connaître un peu plus sur les particularités de la course et de notre région. Il me fait donc plaisir de vous présenter le « Guide Off-technique » du Tour de l’Abitibi, qui sera diamétralement opposé au réel Guide Technique du Tour à l’intérieur duquel toutes les informations utiles de course sont présentées. Le Guide Off-technique présentera plutôt des sujets occultés du Guide Technique mais qui peuvent quand même avoir leur utilité, en autant que les lecteurs possèdent un esprit critique capable de faire la différence entre le premier et le deuxième degré et qu’ils aient un certain sens de l’humour. Je ne connais pas encore le contenu total du Guide Off-technique, mais en voici la première partie :

Vous êtes coureur cycliste junior, directeur sportif, mécanicien ou soigneur et vous apprenez que ferez partie d’une équipe qui sera du Tour de l’Abitibi en juillet prochain. Super! La réputation de la plus longue course par étapes au monde pour coureurs juniors n’est plus à faire et votre première réaction est d’être très heureux. Après l’euphorie initiale, une première question s’impose : diantre, qu’est-ce que l’Abitibi et où est-ce situé?
Bien visé!

Voici quelques éléments de réponse : L’Abitibi est une région minière du Canada située dans la partie ouest de la province de Québec. On dit souvent que c’est le nord-ouest, du Québec, mais franchement quand on regarde la carte, l’Abitibi est encore située amplement dans la partie sud du Québec! Par contre, si on monte environ 250km de plus vers le nord, exit la civilisation! Certaines personnes disent que le mot Abitibi signifie « là où l’asphalte arrête »… C’est donc le nord-ouest de la majeure partie habitée du Québec. Pour vous situer et pour que vous puissiez évaluer la distance qui vous sépare actuellement de votre maison de l’Abitibi, voici une carte décourageante :
 
C'est encore loin?
Si votre point de chute est Montréal, il vous restera donc environ 520km ou six heures de route vers le nord pour atteindre Val-d’Or, ville-hôtesse du Tour en 2015. Quelques conseils s’imposent :
  •  Apportez-vous de la musique, vous serez hors de portées des stations FM pendant au moins 200km.
  • Prévoyez un lunch ou des collations à moins de vouloir bouffer de l’écorce.
  • Allez à la toilette avant d’atteindre le village de Grand-Remous. Ensuite, ce sera une compétition entre vos fesses, les maringouins et les mouches noires si vous devez faire ça en plein-air.
  • Pendant votre traversée du Parc de la Vérendrye, un territoire généralement inhabité, vous pouvez arrêter au « Domaine », l’unique relais routier. Faites le plein de t-shirts de loup. C’est apparemment la source de cet attribut vestimentaire. Je pourrais vous conseiller une première poutine, mais je ne l’ai jamais essayée au Domaine…
Une fois sortis du Parc de la Vérendrye, vous traverserez le chic village de Louvicourt (attention à la limite de vitesse, quand on vient de faire 3h de route à 100km/h, la première pancarte de 50km/h pourrait échapper à votre attention). Environ 15km plus loin c’est l’encore plus chic hameau de Colombière que vous traverserez. Heureusement, la limite demeure à 90km/h, c’est donc vite passé, ne clignez pas des yeux si vous voulez profiter du paysage. Un dernier 15km et vous atteignez enfin Val-d’Or! Paradis des stationnements à 45 degrés, des pick-ups et des débits de boisson. La légende prétend qu’il y a 46 bars pour une population de 35,000 habitants!

Une fois arrivée en Abitibi, quelques constats s’imposent et pourront rendre votre choc culturel et géographique moins traumatisant. Tout d’abord, la région est jeune. Val-d’Or n’a pas encore 80 ans. Le style de ville minière « Boomtown » est encore bien visible (et le sera encore plus lors de l’étape de Malartic). Ne cherchez pas les traces de Jacques Cartier ou de Champlain ici. Ensuite, la flore est plutôt homogène : épinettes noires, pins gris, bouleaux et peupliers faux-tremble en alternance avec des lacs et des marécages. Répétez. Aussi, vous êtes maintenant en pays francophone. Beaucoup de gens parlent un peu ou beaucoup l’anglais, mais prévoyez quelques phrases clés en français. Si vous lisez ceci, la dernière phrase est donc inutile… Malgré sa population majoritairement blanche, Val-d’Or est étonnamment cosmopolite. Des mineurs de partout en Europe sont venus s’y établir pendant et après la deuxième guerre mondiale : Russie, Pologne, Ukraine, Italie, Belgique, Chine etc. Le dernier boom minier de 2006 à 2012 a aussi amené des immigrants d’Afrique du Nord et de l’Ouest. Vous croiserez aussi les tout premiers habitants de la région : les autochtones de la nation Anishnabe (ou Algonquine). Ils étaient là bien avant les mineurs des années 40. Et puis, est-ce que je vous ai parlé des maringouins?


Ravito!
Qui osera porter ceci?
Sentez-vous bien à l’aise de visiter Val-d’Or et la région lors de votre séjour. C’est souvent un coin de pays oublié par les touristes. Pas assez glamour, pas de grosse roche avec un trou (quoique nous fassions des trous dans les roches), pas de baleines, pas de montagnes impressionnantes, pas de vignobles, pas de Grand-Prix de F1, trop loin de Montréal… on a déjà entendu toutes les excuses! En Abitibi, nous vivons tout près de la nature, l’accueil est chaleureux et sans prétention. Nous ferons tout ce qui est possible pour rendre votre séjour agréable. Et si c’est une preuve de notre réussite, dites-vous que le Tour de l’Abitibi en sera à sa 47e édition et que de nombreuses équipes y reviennent année après année et qu’elles se tapent un éreintant voyage pour y venir!

Voilà, la première étape de votre Tour de l’Abitibi est complétée : vous êtes maintenant en Abitibi. Pfiou! Si j’avais su que c’était si loin…
Prêt pour le Tour.

In preparation for the next Tour de l’Abitibi, I thought it could be useful for visitors to know a bit more about the race and our region. I am therefore presenting the “Atechnical Guide” of the Tour de l’Abitibi, which will totally differ from the official Technical Guide where all race information is available. The Atechnical Guide will discuss subjects left out of the Technical Guide which could be useful during your stay, as long as you keep an open mind, understand second degree and have a sense of humour. I have no idea what the Atechnical Guide will include, but here is part 1:

You are a junior rider, a coach, a mechanic or a soigneur and you just learned that your team is going to the Tour de l’Abitibi. Great! The world’s longest stage race for juniors has a huge reputation and your first reaction is to be ecstatic! After the initial euphoria, a first question pops up in your mind: What the hell is Abitibi and where is it?
About right.
Here are a few hints: Abitibi is a mining region of Canada located western Quebec. We often say it’s northwestern Quebec, but when looking at a map, there’s plenty more north left farther up! However, drive another 250km and you’re out in the bush. Some people even say that Abitibi means “where pavement ends”… It is therefore the northwestern part of developed Quebec. So you can figure where you’re headed, here’s a discouraging map:
Are we there yet?
If you start your journey in Montreal, you have about 530km or 6 hours to drive up to get to Val-d’Or, this year’s host city. Here are a few advices for your trip:


  • Bring music, you will be out of reach of FM radio stations for at least 200km.
  • Prepare a snack. Unless you like to eat tree bark.
  • Hit the washroom before you cross the village of Grand-Remous. Otherwise, you will soon find out who wins in a contest between you bum and mosquitos if a number two is required out in the open.
  • You will cross the Parc de la Vérendrye, an isolated territory with a single rest area called “le Doamine”. Stop if you desire to stock up on t-shirts with wolves and such. It is the source of this popular clothing trend. You could have your first poutine, but I have not tried it there.
Once you’re out of the Parc de la Verendrye, you will cross the cute village of Louvicourt. Watch out for the speed limit sign. After driving for 3 hours at 100km/h, you might miss the 50km/h sign. Another 15km and you will cross the hamlet of Colombiere. Luckily, speed limit stays at 90km/h, so don’t blink of you want the scenery to sink in. Another 15km and you finally reach Val-d’Or, home of the 45 degree parking space, pick-up trucks and licensed beverage establishments. There is supposedly 46 bars for a population of 35,000.

Once you reach Abitibi, a few observations can ease the cultural and geographic shock. First, this is a young region. Val-d’Or is not 80 years old yet and the typical mining “Boomtown” architecture is still visible and will be even more for the Malartic stage. Don’t look for signs of Jacques Cartier or Champlain here, history buffs. Also, flora is very homogeneous: back spruce, jack pine, birch and poplar alternating with lakes and swamps. Repeat. By the way, you are now in French-speaking country! A lot of people speak English at various levels of fluency, but dust up your French to impress locals:
“Où sont les toilettes?”
“Quelle heure est-il?”
“Qui a gagné la course?”
“Est-ce que je peux boire l’eau de Malartic?”

Despite its largely white population, Val-d’Or is very cosmopolitan. Miners from all over Europe came here during and after WWII: Russians, Poles, Ukrainians, Italians, Belgians, Chinese etc. The latest mining boom from 2006-2012 also brought immigrants from North and West Africa. You will also meet the area’s first inhabitants, the Ansihnabes (or Algonquins). They were here long before the 1940s miners. Did I mention the mosquitos?
Feed zone.

Will we see this outfit this year?
Feel free to visit Abitibi while you’re here. It’s an often overlooked area by tourists: not glamourous enough, not big rock with a hole (although we do poke holes in rocks), no whales, no mountains, no vineyards, no F1 Grand-Prix, too far from Montreal… we’ve heard it all. In Abitibi, we live in proximity with nature, and we greet people with simplicity, honesty and familiarity. We’ll do everything possible to make your stay enjoyable. If we did not do a good job at it, it wouldn’t be the Tour’s 47th running this year, and the same teams would not be coming back year after year despite the tiring journey to get here!

There you go, you just completed the first stage: you are now in Abitibi. Pfeew! Had they told me it was that far…
Ready to race!