À l’aube du prochain Tour de l’Abitibi, j’ai pensé qu’il
serait utile pour nos visiteurs d’en connaître un peu plus sur les
particularités de la course et de notre région. Il me fait donc plaisir de vous
présenter le « Guide Off-technique » du Tour de l’Abitibi, qui sera
diamétralement opposé au réel Guide Technique du Tour à l’intérieur duquel
toutes les informations utiles de course sont présentées. Le Guide Off-technique
présentera plutôt des sujets occultés du Guide Technique mais qui peuvent quand
même avoir leur utilité, en autant que les lecteurs possèdent un esprit
critique capable de faire la différence entre le premier et le deuxième degré
et qu’ils aient un certain sens de l’humour. Je ne connais pas encore le
contenu total du Guide Off-technique, mais en voici la première partie :
Vous êtes coureur cycliste junior, directeur sportif,
mécanicien ou soigneur et vous apprenez que ferez partie d’une équipe qui sera
du Tour de l’Abitibi en juillet prochain. Super! La réputation de la plus
longue course par étapes au monde pour coureurs juniors n’est plus à faire et votre
première réaction est d’être très heureux. Après l’euphorie initiale, une
première question s’impose : diantre, qu’est-ce que l’Abitibi et où est-ce
situé?
Bien visé! |
Voici quelques éléments de réponse : L’Abitibi est une
région minière du Canada située dans la partie ouest de la province de Québec.
On dit souvent que c’est le nord-ouest, du Québec, mais franchement quand on
regarde la carte, l’Abitibi est encore située amplement dans la partie sud du
Québec! Par contre, si on monte environ 250km de plus vers le nord, exit la civilisation!
Certaines personnes disent que le mot Abitibi signifie « là où l’asphalte
arrête »… C’est donc le nord-ouest de la majeure partie habitée du Québec.
Pour vous situer et pour que vous puissiez évaluer la distance qui vous sépare
actuellement de votre maison de l’Abitibi, voici une carte décourageante :
Si votre point de chute est Montréal, il vous restera donc
environ 520km ou six heures de route vers le nord pour atteindre Val-d’Or,
ville-hôtesse du Tour en 2015. Quelques conseils s’imposent :
- Apportez-vous de la musique, vous serez hors de portées des stations FM pendant au moins 200km.
- Prévoyez un lunch ou des collations à moins de vouloir bouffer de l’écorce.
- Allez à la toilette avant d’atteindre le village de Grand-Remous. Ensuite, ce sera une compétition entre vos fesses, les maringouins et les mouches noires si vous devez faire ça en plein-air.
- Pendant votre traversée du Parc de la Vérendrye, un territoire généralement inhabité, vous pouvez arrêter au « Domaine », l’unique relais routier. Faites le plein de t-shirts de loup. C’est apparemment la source de cet attribut vestimentaire. Je pourrais vous conseiller une première poutine, mais je ne l’ai jamais essayée au Domaine…
Une fois sortis du Parc de la Vérendrye, vous traverserez le
chic village de Louvicourt (attention à la limite de vitesse, quand on vient de
faire 3h de route à 100km/h, la première pancarte de 50km/h pourrait échapper à
votre attention). Environ 15km plus loin c’est l’encore plus chic hameau de
Colombière que vous traverserez. Heureusement, la limite demeure à 90km/h, c’est
donc vite passé, ne clignez pas des yeux si vous voulez profiter du paysage. Un
dernier 15km et vous atteignez enfin Val-d’Or! Paradis des stationnements à 45
degrés, des pick-ups et des débits de boisson. La légende prétend qu’il y a 46
bars pour une population de 35,000 habitants!
Une fois arrivée en Abitibi, quelques constats s’imposent et
pourront rendre votre choc culturel et géographique moins traumatisant. Tout d’abord,
la région est jeune. Val-d’Or n’a pas encore 80 ans. Le style de ville minière « Boomtown »
est encore bien visible (et le sera encore plus lors de l’étape de Malartic).
Ne cherchez pas les traces de Jacques Cartier ou de Champlain ici. Ensuite, la
flore est plutôt homogène : épinettes noires, pins gris, bouleaux et
peupliers faux-tremble en alternance avec des lacs et des marécages. Répétez.
Aussi, vous êtes maintenant en pays francophone. Beaucoup de gens parlent un
peu ou beaucoup l’anglais, mais prévoyez quelques phrases clés en français. Si
vous lisez ceci, la dernière phrase est donc inutile… Malgré sa population majoritairement
blanche, Val-d’Or est étonnamment cosmopolite. Des mineurs de partout en Europe
sont venus s’y établir pendant et après la deuxième guerre mondiale :
Russie, Pologne, Ukraine, Italie, Belgique, Chine etc. Le dernier boom minier
de 2006 à 2012 a aussi amené des immigrants d’Afrique du Nord et de l’Ouest.
Vous croiserez aussi les tout premiers habitants de la région : les
autochtones de la nation Anishnabe (ou Algonquine). Ils étaient là bien avant
les mineurs des années 40. Et puis, est-ce que je vous ai parlé des
maringouins?
Ravito! |
Qui osera porter ceci? |
Voilà, la première étape de votre Tour de l’Abitibi est
complétée : vous êtes maintenant en Abitibi. Pfiou! Si j’avais su que c’était
si loin…
Prêt pour le Tour. |
In
preparation for the next Tour de l’Abitibi, I thought it could be useful for
visitors to know a bit more about the race and our region. I am therefore
presenting the “Atechnical Guide” of the Tour de l’Abitibi, which will totally
differ from the official Technical Guide where all race information is
available. The Atechnical Guide will discuss subjects left out of the Technical
Guide which could be useful during your stay, as long as you keep an open mind,
understand second degree and have a sense of humour. I have no idea what the
Atechnical Guide will include, but here is part 1:
You are a
junior rider, a coach, a mechanic or a soigneur and you just learned that your
team is going to the Tour de l’Abitibi. Great! The world’s longest stage race
for juniors has a huge reputation and your first reaction is to be ecstatic! After
the initial euphoria, a first question pops up in your mind: What the hell is
Abitibi and where is it?
Here are a
few hints: Abitibi is a mining region of Canada located western Quebec. We
often say it’s northwestern Quebec, but when looking at a map, there’s plenty
more north left farther up! However, drive another 250km and you’re out in the
bush. Some people even say that Abitibi means “where pavement ends”… It is
therefore the northwestern part of developed Quebec. So you can figure where
you’re headed, here’s a discouraging map:
About right. |
Are we there yet? |
- Bring music, you will be out of reach of FM radio stations for at least 200km.
- Prepare a snack. Unless you like to eat tree bark.
- Hit the washroom before you cross the village of Grand-Remous. Otherwise, you will soon find out who wins in a contest between you bum and mosquitos if a number two is required out in the open.
- You will cross the Parc de la Vérendrye, an isolated territory with a single rest area called “le Doamine”. Stop if you desire to stock up on t-shirts with wolves and such. It is the source of this popular clothing trend. You could have your first poutine, but I have not tried it there.
Once you’re
out of the Parc de la Verendrye, you will cross the cute village of Louvicourt.
Watch out for the speed limit sign. After driving for 3 hours at 100km/h, you
might miss the 50km/h sign. Another 15km and you will cross the hamlet of
Colombiere. Luckily, speed limit stays at 90km/h, so don’t blink of you want
the scenery to sink in. Another 15km and you finally reach Val-d’Or, home of
the 45 degree parking space, pick-up trucks and licensed beverage establishments.
There is supposedly 46 bars for a population of 35,000.
Once you
reach Abitibi, a few observations can ease the cultural and geographic shock.
First, this is a young region. Val-d’Or is not 80 years old yet and the typical
mining “Boomtown” architecture is still visible and will be even more for the
Malartic stage. Don’t look for signs of Jacques Cartier or Champlain here,
history buffs. Also, flora is very homogeneous: back spruce, jack pine, birch
and poplar alternating with lakes and swamps. Repeat. By the way, you are now
in French-speaking country! A lot of people speak English at various levels of
fluency, but dust up your French to impress locals:
“Où sont
les toilettes?”
“Quelle
heure est-il?”
“Qui a gagné la course?”
“Est-ce que je peux boire l’eau de Malartic?”
Despite its
largely white population, Val-d’Or is very cosmopolitan. Miners from all over
Europe came here during and after WWII: Russians, Poles, Ukrainians, Italians,
Belgians, Chinese etc. The latest mining boom from 2006-2012 also brought
immigrants from North and West Africa. You will also meet the area’s first
inhabitants, the Ansihnabes (or Algonquins). They were here long before the
1940s miners. Did I mention the mosquitos?
Feel free
to visit Abitibi while you’re here. It’s an often overlooked area by tourists:
not glamourous enough, not big rock with a hole (although we do poke holes in
rocks), no whales, no mountains, no vineyards, no F1 Grand-Prix, too far from
Montreal… we’ve heard it all. In Abitibi, we live in proximity with nature, and
we greet people with simplicity, honesty and familiarity. We’ll do everything possible
to make your stay enjoyable. If we did not do a good job at it, it wouldn’t be
the Tour’s 47th running this year, and the same teams would not be
coming back year after year despite the tiring journey to get here!
Feed zone. |
Will we see this outfit this year? |
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