19 juillet, Étape 7, Amos-Preissac-Rouyn-Noranda,
138 km
Dernière étape du Tour d’Abitibi 2020. Qui triomphera pour
cette 52e, pardon 1ère édition fictive? On s’attend à une
guerre de tranchées entre les américains, les danois et les néo-zélandais.
La journée commence d’abord avec un premier concours de
mesurage de bites, soit la randonnée du directeur technique. À chaque relai
impliquant le DS des USA, le DS danois vient augmenter la vitesse un peu plus, en bon diesel qu’il est. La vitesse s’emballe et on perd un mécano qui ne
connaît pas le parcours pour se rendre au départ! La compétition entre les USA
et le Danemark prend fin lorsque les choses sérieuses commencent, avec un
relai-suicide du massothérapeute français qui est aussitôt contre-attaqué par
Bill Elliston et les DS de l’Ontario et de la Colombie-Britannique. Derrière,
des bénévoles du Tour tentent uniquement de survivre après une semaine sans
sommeil.
Le départ de l’étape est donné à Amos et la première
difficulté du jour est un slalom en peloton pour éviter les nombreux nids de
poules de l’entrée ouest de la ville, alors que la voirie a manqué de temps et
de goudron avant le passage du Tour. On recense 18 roues en carbone explosées.
Tous savent que le classement général est en jeu et les
trois équipes en lice se surveillent de près. Même le fort rouleur danois Oscar
Nielsen ne peut s’échapper. Après la côte de Preissac, où le colombien Marquez
s’assure du maillot à pois, une première attaque surprend le peloton. Environ
10 coureurs s’échappent. Le temps de les identifier au radio-tour et les DS des
USA, du Danemark et de la Nouvelle-Zélande ne voient pas de menace immédiate.
L’échappée à 10 file vers Rouyn-Noranda et prend 2 minutes
au peloton. Elle inclut Rattapong Masuk qui remporte un sprint intermédiaire et
deux autres sprints du maire pour payer un nouveau cadre en carbone à son
coéquipier. Alors que le peloton entame l’ascension de la côte Joannes, Stuart
Avgas, maillot brun américain, crève. Trois coéquipiers l’attendent pour le remonter au peloton. Mais de
l’autre côté de la bosse, danois et néo-zélandais n’entendent pas laisser
revenir les USA et accélèrent. Le français Cédric de la Jarretière vient alors parlementer
avec les danois et les océaniens et incite les coureurs à faire preuve de
fair-play en laissant rentrer les américains en chasse. Question de ne pas
profiter d’un incident de course ayant pénalisé le leader du classement, une
règle non-écrite du vélo. Il s’agit en fait d’une tactique du DS français Trarieux qui a
un coureur dans l’échappée, passé sous le radar toute la semaine. Le dialogue a
l’effet escompté et le peloton lève le pied en attendant les américains, de
sorte que l’échappée a maintenant un écart de trois minutes avec le peloton à
l’entrée du circuit d’arrivée qu’il faut boucler 10 fois.
C’est aussi le moment choisi pour le répéteur radio de flancher et
les DS n’entendent pas les annonces des écarts sur radio-tour. Étonnamment, le
technicien radio terminera son Tour plus riche de 200 Euros… Ni le Danemark, ni
la Nouvelle-Zélande ni les États-Unis ne réalisent l’ampleur du plan
machiavélique français.
Alors que les premiers tours de circuit se terminent,
plusieurs coureurs tirent leur révérence pour aller peaufiner leur profil
Tinder en vue de la 8e étape du soir. Chronomètre à la main, le
staff des USA en bord de parcours comprend alors que le Tour est en train de se
jouer. On a beau tenter les alliances avec les autres équipes, la distance
restante est trop courte. Au sein de l’échappée, le coureur français Vinny Couillerot
s’échine à trainer son groupe vers la ligne d’arrivée le plus tôt possible.
La vitesse à l’avant et au peloton est au maximum et la caravane de voiture se
fait momentanément larguer par le peloton, intimidée par les policiers faisant
du radar en bord de parcours.
L’étape est remportée par le canadien Avro McBoosterpack, membre de l'échappée, qui
reprend le maillot orange pour de bon, pendant que Couillerot s’écroule après la
ligne d’arrivée. Le peloton arrive 2 :21 plus tard, soit 20’’ trop tard
pour l’américain Avgas. Au terme d’une chevauchée ultime et profitant de
manigances alliant intelligence, persuasion et perversion, la France arrête
enfin la dynastie américaine! Vinny Couillerot (France) remporte le Tour
d’Abitibi 2020 devant Stuart Avgas (USA) et Lego Jensen (Danemark), alors que
le maillot orage revient à Avro McBoosterpack (Canada) et le maillot à pois à
Sergio Marquez (Colombie). Le maillot bleu de meilleur jeune est remis à
l’américain Linus Donatello (USA) qui, du haut de ses 48kg, a eu besoin de l’assistance des présentateurs
pour soulever son trophée pendant le gala des mérites.
La dernière soirée du Tour donnera lieu à des célébrations
françaises sans précédent. Un coureur en coma éthylique, deux en tôle pour
avoir incendié des bottes de foin, peut-être un ou deux petits demi-québécois
dans neuf mois et une nuit blanche pour le staff qui s’endort en cuillère au
salon VIP tout juste avant d’être réveillés pour le départ de l’Autobus vers
Montréal. Une grosse soirée quoi.
J’espère que vous avez eu autant de plaisir à lire mes
élucubrations que j’en ai eu en les écrivant. Allez, on se voit pour vrai en
2021. En espérant pouvoir noter de meilleures anecdotes encore! En passant, le site danslamusette.fr a aussi fait gagner un français, merci pour l'inspiration.
Scénario plus que possible, tout un déjà vu dans un beau bidon clair! Il n’y manque que les vrais noms pour cuvée 2021! Bravo au raconteur en chef, tu gagnes le prix d’animé par excellence!
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