14 juillet 2020, Étape 1 Val-d’Or – Rouyn-Noranda, 117 km
Première véritable étape du Tour d’Abitibi aujourd’hui. Ça
sentait la nervosité au QG ce matin et les réunions d’informations ont donné
lieu à des questions aussi absurdes qu’inutiles de la part de certains
directeurs sportifs. La règle de payer la tournée à tous les DS si la réponse
est dans le guide technique devrait être réinstaurée par l’UCI pour 2021.
Le parcours de l’étape est simple, rallier Rouyn-Noranda à
partir de Val-d’Or par l’infâme route 117, aussi large qu’ennuyeuse. Le
transfert vers la ville-départ s’est fait sans anicroche, sauf pour l’équipe de
France, dont le staff était trop occupé à dénicher drapeaux tricolores,
baguettes et bérets en ce jour de la Bastille. Les coureurs attendaient toujours
leurs souliers et casques de vélo à 15 minutes du départ. Heureusement, le
départ a été retardé alors qu’un Horacio Arruda est venu expliquer l’importance
du port du masque et de la distanciation physique aux coureurs alignés au
départ. Il a vite été mis à l’écart par les commissaires qui tenaient vraiment
à expliquer le règlement sur la hauteur des chaussettes.
Et on roule en Abitibi! Comme tout début de Tour d’Abitibi,
les premiers kilomètres sont chaotiques, même s’il s’agit d’un départ
neutralisé. Trois carrefours giratoires, deux crevaisons, une chute et un
selfie plus tard, les fauves sont lâchés. Les équipes de sélections américaines
(Southwest, Northeast, Western A et Southeastern Florida District A) semblent
former alliance pour tenter l’échappée du jour. Les petits colombiens et les
marocains sont à l’affut et ramènent toutes les attaques à l’approche des
premiers reliefs. Il faut dire qu’une échappée a été détournée du parcours
officiel par la voiture ouvreuse de police, une situation sans incidence réelle
puisqu’une échappée au Tour d’Abitibi se définit comme 25 mètres d’écart
avec le peloton.
Seule difficulté du jour, la Côte Joannes est avalée à un
train d’enfer par les colombiens surpris de devoir grimper sur le gros plateau
et les marocains qui suivent en embuscade. À quelques hectomètres du premier
GPM du Tour, le marocain Anwar Moussaoui déboite et présente sa stature de
culturiste devant le colombien Marquez pour s’assurer du maillot à pois ce
soir.
Le peloton dévale ensuite vers Rouyn-Noranda et les français
sont bien décidés à laisser leur marque en ce 14 juillet. La brigade de France impose
un rythme prévenant toute attaque à l’entrée de Rouyn-Noranda et un à un, les
tricolores s’écartent à l’approche du virage vers la ligne d’arrivée. Aux
300 mètres, Cédric de la Jarretière est déjà au sprint et s’écarte pour
lancer Gamos, le sprinteur désigné par le DS Trarieux. Les bras levés au ciel,
Gamos traverse la ligne alors que le compte-tours indique 3 tours à faire. Bon
dieu, ça va chauffer chez les bleus ce soir.
Terrés durant presque toute l’étape, les américains prennent
les choses en main sur le circuit d’arrivée. Ils ont amené les meilleurs
rouleurs de leur pays et chacun y va d’efforts en tête de peloton pour éjecter
le menu fretin en queue de groupe. Au dernier tour, il ne reste qu’une
cinquantaine de coureurs dans le groupe de tête alors que sur la gauche, le
mexicain Perez met toute la sauce pour avoir l’avantage de position au dernier
virage. Il est goulument avalé par le peloton à 500 mètres de l’arrivée
que les ricains franchissent 1-2-3, empochant le maillot brun avec le vainqueur
du jour Buck Daly, le maillot orange Trevor Tortolla et bien sûr le classement
par équipes.
Demain, ce sera la plus longue étape du Tour avec
140 km entre La Sarre et Rouyn-Noranda, mais en passant par le parc d’Aiguebelle
et son macadam. En plus on prévoit une chaleur suffocante. Préparez les bidons!
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