Bienvenue sur mon blogue du Tour de l'Abitibi. Je suis impliqué depuis 2008 ans dans l'organisation du Tour et je suis opérateur radio-tour durant les courses. J'espère pouvoir vous informer sur le déroulement des étapes, sur les faits intéressants à relater et sur mes impressions de la course et de tout ce qui l'entoure. Étant assis dans la première voiture derrière le peloton, je suis généralement au fait de tout ce qui se passe durant les étapes. J'écrirai donc ici dans les jours précédent le Tour de l'Abitibi et durant toute la semaine que dure le Tour.

Welcome to my blog featuring the Tour de l'Abitibi. I have been involved with the Tour's organisation since 2008 and am the radio-tour operator. I hope to inform readers on the racing during the different stages, on interesting facts during the race and on my general impressions on the Tour an everything that revolves around it. I will therefore start writing on this blog during the few days before the Tour and for the entire week that the Tour lasts for.



lundi 20 juillet 2020

Sur la Sellette, Étape 7 - les grandes manoeuvres




19 juillet, Étape 7, Amos-Preissac-Rouyn-Noranda, 138 km

Dernière étape du Tour d’Abitibi 2020. Qui triomphera pour cette 52e, pardon 1ère édition fictive? On s’attend à une guerre de tranchées entre les américains, les danois et les néo-zélandais.

La journée commence d’abord avec un premier concours de mesurage de bites, soit la randonnée du directeur technique. À chaque relai impliquant le DS des USA, le DS danois vient augmenter la vitesse un peu plus, en bon diesel qu’il est. La vitesse s’emballe et on perd un mécano qui ne connaît pas le parcours pour se rendre au départ! La compétition entre les USA et le Danemark prend fin lorsque les choses sérieuses commencent, avec un relai-suicide du massothérapeute français qui est aussitôt contre-attaqué par Bill Elliston et les DS de l’Ontario et de la Colombie-Britannique. Derrière, des bénévoles du Tour tentent uniquement de survivre après une semaine sans sommeil.

Le départ de l’étape est donné à Amos et la première difficulté du jour est un slalom en peloton pour éviter les nombreux nids de poules de l’entrée ouest de la ville, alors que la voirie a manqué de temps et de goudron avant le passage du Tour. On recense 18 roues en carbone explosées.

Tous savent que le classement général est en jeu et les trois équipes en lice se surveillent de près. Même le fort rouleur danois Oscar Nielsen ne peut s’échapper. Après la côte de Preissac, où le colombien Marquez s’assure du maillot à pois, une première attaque surprend le peloton. Environ 10 coureurs s’échappent. Le temps de les identifier au radio-tour et les DS des USA, du Danemark et de la Nouvelle-Zélande ne voient pas de menace immédiate.

L’échappée à 10 file vers Rouyn-Noranda et prend 2 minutes au peloton. Elle inclut Rattapong Masuk qui remporte un sprint intermédiaire et deux autres sprints du maire pour payer un nouveau cadre en carbone à son coéquipier. Alors que le peloton entame l’ascension de la côte Joannes, Stuart Avgas, maillot brun américain, crève. Trois coéquipiers l’attendent pour le remonter au peloton. Mais de l’autre côté de la bosse, danois et néo-zélandais n’entendent pas laisser revenir les USA et accélèrent. Le français Cédric de la Jarretière vient alors parlementer avec les danois et les océaniens et incite les coureurs à faire preuve de fair-play en laissant rentrer les américains en chasse. Question de ne pas profiter d’un incident de course ayant pénalisé le leader du classement, une règle non-écrite du vélo. Il s’agit en fait d’une tactique du DS français Trarieux qui a un coureur dans l’échappée, passé sous le radar toute la semaine. Le dialogue a l’effet escompté et le peloton lève le pied en attendant les américains, de sorte que l’échappée a maintenant un écart de trois minutes avec le peloton à l’entrée du circuit d’arrivée qu’il faut boucler 10 fois.

C’est aussi le moment choisi pour le répéteur radio de flancher et les DS n’entendent pas les annonces des écarts sur radio-tour. Étonnamment, le technicien radio terminera son Tour plus riche de 200 Euros… Ni le Danemark, ni la Nouvelle-Zélande ni les États-Unis ne réalisent l’ampleur du plan machiavélique français.



Alors que les premiers tours de circuit se terminent, plusieurs coureurs tirent leur révérence pour aller peaufiner leur profil Tinder en vue de la 8e étape du soir. Chronomètre à la main, le staff des USA en bord de parcours comprend alors que le Tour est en train de se jouer. On a beau tenter les alliances avec les autres équipes, la distance restante est trop courte. Au sein de l’échappée, le coureur français Vinny Couillerot s’échine à trainer son groupe vers la ligne d’arrivée le plus tôt possible. La vitesse à l’avant et au peloton est au maximum et la caravane de voiture se fait momentanément larguer par le peloton, intimidée par les policiers faisant du radar en bord de parcours.

L’étape est remportée par le canadien Avro McBoosterpack, membre de l'échappée, qui reprend le maillot orange pour de bon, pendant que Couillerot s’écroule après la ligne d’arrivée. Le peloton arrive 2 :21 plus tard, soit 20’’ trop tard pour l’américain Avgas. Au terme d’une chevauchée ultime et profitant de manigances alliant intelligence, persuasion et perversion, la France arrête enfin la dynastie américaine! Vinny Couillerot (France) remporte le Tour d’Abitibi 2020 devant Stuart Avgas (USA) et Lego Jensen (Danemark), alors que le maillot orage revient à Avro McBoosterpack (Canada) et le maillot à pois à Sergio Marquez (Colombie). Le maillot bleu de meilleur jeune est remis à l’américain Linus Donatello (USA) qui, du haut de ses 48kg, a eu besoin de l’assistance des présentateurs pour soulever son trophée pendant le gala des mérites.

La dernière soirée du Tour donnera lieu à des célébrations françaises sans précédent. Un coureur en coma éthylique, deux en tôle pour avoir incendié des bottes de foin, peut-être un ou deux petits demi-québécois dans neuf mois et une nuit blanche pour le staff qui s’endort en cuillère au salon VIP tout juste avant d’être réveillés pour le départ de l’Autobus vers Montréal. Une grosse soirée quoi.

J’espère que vous avez eu autant de plaisir à lire mes élucubrations que j’en ai eu en les écrivant. Allez, on se voit pour vrai en 2021. En espérant pouvoir noter de meilleures anecdotes encore! En passant, le site danslamusette.fr a aussi fait gagner un français, merci pour l'inspiration.



1 commentaire:

  1. Scénario plus que possible, tout un déjà vu dans un beau bidon clair! Il n’y manque que les vrais noms pour cuvée 2021! Bravo au raconteur en chef, tu gagnes le prix d’animé par excellence!

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