Bienvenue sur mon blogue du Tour de l'Abitibi. Je suis impliqué depuis 2008 ans dans l'organisation du Tour et je suis opérateur radio-tour durant les courses. J'espère pouvoir vous informer sur le déroulement des étapes, sur les faits intéressants à relater et sur mes impressions de la course et de tout ce qui l'entoure. Étant assis dans la première voiture derrière le peloton, je suis généralement au fait de tout ce qui se passe durant les étapes. J'écrirai donc ici dans les jours précédent le Tour de l'Abitibi et durant toute la semaine que dure le Tour.

Welcome to my blog featuring the Tour de l'Abitibi. I have been involved with the Tour's organisation since 2008 and am the radio-tour operator. I hope to inform readers on the racing during the different stages, on interesting facts during the race and on my general impressions on the Tour an everything that revolves around it. I will therefore start writing on this blog during the few days before the Tour and for the entire week that the Tour lasts for.



jeudi 16 juillet 2020

Sur la sellette - Étape 2, confusion, Trans-Fusion et défection


15 juillet 2020, Étape 2, La Sarre – Rouyn-Noranda, 140 km

Ouille ouille ouille, grosse commande aujourd’hui. On atteint la distance limite autorisée par l’UCI pour les juniors. Louis Bertrand devra trouver un max de synonymes pour meubler toute l’étape à l’animation.

Le Tour partira aujourd’hui sans l’équipe de l’Ouzbékistan, dont les coureurs sont tous passés à l’ouest. Ils auraient été aperçus au village de Dupuy. Leur directeur sportif est allé se poster à La Reine en espérant les récupérer. Il avait aussi la police à ses trousses pour avoir enfreint 18 règles du code routier lors de sa sortie de La Sarre.

La zone neutralisée a dû être prolongée au départ, les commissaires ne pouvant communiquer avec leurs radios. Une fois la caravane stoppée, Michel Néron est allé brancher l’émetteur fautif dans l’allume-cigare. L’arrêt temporaire a aussi donné lieu à un échange viril entre les DS des équipes du Québec et du Canada, l’équipe du Canada voulant récupérer ses enjoliveurs subtilisés trois ans auparavant et installés sur la voiture du Québec.

Le peloton a pris son temps au début de l’étape, craignant probablement la distance de 140 km et la chaleur suffocante. Lors de l’entrée dans le Parc d’Aiguebelle, un « stunt » visuel mettant en vedette la mascotte Titour en bord de route a malheureusement avorté, Titour ayant été poursuivi sans relâche par un véritable ours noir en rut. Qu’à cela ne tienne, c’est ce moment qu’ont choisi les marocains pour accélérer et étirer le peloton dans les virages étroits en macadam. Remarquez, entre une mascotte d’ours et les marocains à la pilosité faisant douter de leur âge inscrit sur leur licence UCI, l’effet visuel était tout aussi frappant.

Le DS français sentant la soupe chaude, il déboîte avec la voiture d’équipe pour parler à ses coureurs tout en se faisant copieusement arroser par le médical armé jusqu’aux dents de pistolets à eau. C’est au beau milieu du peloton qu’il rejoint enfin deux tricolores et leur donne ses instructions et quelques bidons avant même que le ravito ne soit ouvert, au grand dam du président du jury qui malheureusement ne parle ni français ni anglais cette année… Ses vociférations par le toit ouvrant n’auront servi qu’à salir sa chemise UCI d’une belle ceinture de cambouis noir.

L’élastique s’étire sous les impulsions multiples au-devant du peloton et les plus faibles devront rallier l’arrivée en plusieurs grupetti. Sur radio-tour, le gruppo compatto est plutôt gruppo piccolo. Une fois sortis du parc d’Aiguebelle, les collines de Mont-Brun et de CLéricy attendent de pied ferme les coureurs. Cette fois, le colombien Marquez va chercher deux GPM pour ravir le maillot à pois au marocain Moussaoui. Tout juste après le dernier GPM alors que tout le monde tente de ravitailler en même temps, deux américains passent à l’attaque mais emmènent avec eux deux coureurs d’équipes régionales, les québécois Tremblay de Desjardins-Ford et Santos Ramirez, un mexicain recruté par la formation texane Trans-Fusion Cycling.

Comme il s’agit d’une longue étape, il n’y a pas trois tours du circuit d’arrivée, mais un seul. Le DS français pourrait tout aussi bien s’appeler Michel Vaillant alors qu’il roule côte à côte en pleine ville avec la voiture du président du jury pour triple-vérifier cette information pourtant inscrite au guide technique.

Les quatre fuyards sont à flamme rouge 20 secondes avant le peloton, emmené par les filiformes coureurs danois. Ramirez prend alors quelques longueurs d’avance sur ses compagnons d’échappée pendant qu’une passante traverse la rue avec ses sacs d’épicerie tout juste devant le peloton lancé à 55 à l’heure. Tremblay vient s’échoir sur Ramirez au fil d’arrivée devant les américains qui jouent le classement général. Ni l’un ni l’autre ne lève les bras tellement c’est serré. Le peloton termine à 5 secondes, réglé par le costaud sprinteur canadien Avro McBoosterpack.

Toute l’attention se porte alors sur la table de chronométrage pour le résultat officiel du photofinish. La chaleur et l’humidité semblent avoir eu raison de la lentille en la couvrant de buée. S’ensuit alors une quête de spectateurs ayant filmé l’arrivée pour tenter d’établir le classement. Le podium aura lieu près d’une heure après l’arrivée, célébrant une victoire mexicaine avec l’hymne national américain. Ah, la boulette #2! À l’heure de la fermeture du salon VIP, on attendait toujours le classement général et l’ordre de départ du contre-la-montre de demain. Tout porte à croire que Santos Ramirez est le nouveau porteur du maillot brun, que Trevor Tortora consolide déjà le maillot orange et que Sergio Marquez est maillot à pois, selon les savants calculs de Léandre Normand. Marquez devrait donc partir dernier du contre-la-montre demain. Ou serait-ce premier? On verra!


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